Mimmo Paladino est né le 18 décembre
1948 à Paduli près de Benevento à l'est de Naples où il vit et
travaille. Sa culture, sa mémoire sont totalement imprégnées de la
culture méditerranéenne fortement présente à Benevento, région
d'influence étrusque, égyptienne, phénicienne, grecque, romaine, chrétienne,
et qui garde des vestiges de toutes ces civilisations.
En 1980, il participe à la Biennale de
Venise avec le groupe Transavant-garde, mouvement né en Italie et auquel
il est associé, avec Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Sandro Chia, Nicola
de Maria. C'est Achille Bonito Olivia qui, en 1979, définit cette
tendance et l'oppose violemment à l'Arte Povera (art conceptuel) :
"L'art retourne enfin à ses raisons internes, aux sujets de son œuvre,
à son lieu par excellence qui est le labyrinthe, un creusement continu
dans la substance de la peinture (...). L'art redécouvre la surprise
d'une activité infiniment créative, toujours ouverte au plaisir de ses
propres pulsions, et une existence caractérisée par des milliers de
possibilités, de la figure à l'image abstraite, à la texture délicate
du médium, qui toutes se croisent simultanément et se déposent dans
l'instantanéité du travail (...). L'art des années 70 a trouvé son
propre mouvement [c'est-à-dire] la possibilité d'un transit illimité et
libre au travers de tous les territoires qui ouvrent des références dans
toutes les directions".
Après 1980, Mimmo Paladino s'inspire
de l'art étrusque et des arts primitifs. Il réalise des allégories énigmatiques
selon des techniques traditionnelles : mosaïque, forme en tondo,
triptyque, sculpture en bois peint.
D'abord dessinateur, peintre, puis
sculpteur après 1982, il maîtrise parfaitement toutes ces techniques.
Les éléments qui le caractérisent, sont d'une part, le geste, un
mouvement arrêté, figé dans l'action, comme les vestiges de Pompéi.
Paladino privilégie la gestuelle au dépens du portrait : jamais on ne
voit l'expression d'un visage, ni dans sa peinture ni dans sa sculpture.
L'émotion, l'amour, la peur, l'agression, la tristesse, passent par les
gestes : la position d'un bras, d'une main. Il se sert aussi de la mémoire,
élément fondamental dans les arts anciens. Imprégné de sa triple
culture grecque, romaine, byzantine, Paladino aborde avec aisance des
sujets qui ont plus de 2000 ans d'âge.
aladino est un artisan : son travail exige du silence,
son art est anachronique. Sa force intérieure naturelle et universelle,
son hypersensibilité à toutes les manifestations humaines, et son amour
immense pour la nature, donnent à l'artiste l'occasion de peindre, de
dessiner, de sculpter avec une spontanéité instinctive qui font jaillir
de lui toute la profondeur, la sensibilité, l'enracinement ressentis dans
son œuvre. Pour lui, l'homme est vulnérable et ne contrôle pas sa
destinée. Tout comme l'homme dans l'Iliade et l'Odyssée d'Homère. Mimmo
Paladino n'utilise pas de symbole.
Dieter Koeplin, auteur de la préface, conservateur du
Cabinet des dessins et estampes du Musée des Beaux-Arts de Bâle de 1967
à 1999, professeur d'histoire de l'art à l'université de Fribourg, écrit
à son sujet : "Dans ce sens général, nous ressentons une
concordance profonde entre l'art de Paladino et la poésie d'Homère. Le
triomphe et le déclin, l'honneur et la honte, la vie et la mort,
alternent en permanence et se trouvent dans un équilibre déterminé par
les dieux".
À partir de 1982, sa notoriété s'étend aux
Etats-Unis et à l'Amérique du Sud et il expose dans le monde entier :
Los Angeles, New York, Chicago, Philadelphie, San Francisco, Toronto,
Boston, Tokyo, Canberra, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Mexico, Séoul...
ainsi que dans les principales villes européennes : Vienne, Paris, Lyon,
Munich, Florence, Naples. Il participe à tous les grands salons,
manifestations ou foires d'art contemporain. Les plus grands musées d'art
contemporain présentent ses œuvres en permanence.
Deux expositions très importantes ont marqué les
esprits :
- Une rétrospective de sculptures exécutées avec des matériaux variés
(bronze, chaux, bois, pierre, etc.) au Forte Belvedere à Florence, en
1993. Des statues éblouissantes réalisées à la pierre de Vincenza,
toutes hautes de 1m70, aux formes parfaites, ainsi qu'un immense cheval en
bronze à la tête dorée ont trouvé sur cette vaste esplanade
surplombant le Duomo et dominant toute l'ancienne cité de Florence, le
meilleur emplacement.
- Une exposition exceptionnelle à Naples, en 1995 a eu lieu simultanément
au Palazzo Reale, à la Villa Pignatelli Cortes et sur la magnifique
Piazza del Plebiscito où l'installation Montagna di sale a pu être dévoilée
au public.
Mimmo Paladino expose régulièrement à la Galleria
Lucio Amelio de Naples, à la Marlan Goodman Gallery de New York, à la
Galleria Toselli de Milan, à la Galleria Sperone de Milan, à la
Waddington Gallerie de Londres, chez Bernd Klüser à Munich, à la
Galerie Thaddaeus Ropac à Salzbourg et à Paris, à la Sperone Westwater
Gallery de New York.
Mimmo Paladino est un artiste reconnu dans le monde entier. C'est la
galerie Thaddaeus Ropac qui le représente en France et en Autriche.