Paul-Emile Colin (1867-1949) Né à
Lunéville le 16 août 1867.
Ses débuts de carrière furent difficiles : il songea tout d’abord à un
professorat de dessin, puis entra à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il
entreprit également des études de médecine à Nancy puis à Paris dès 1887. Il
se forma seul aux disciplines artistiques. Plus tard, il fit la connaissance
de Charles Filiger, peintre de gouache et de peinture, qui lui fit découvrir
les gravures sur zinc de Gauguin.
En 1890, il partit avec Filiger pour le Pouldu où il se lia d’amitié avec
Gauguin, Sérusier et les autres peintres de Pont-Aven. Il abandonna ses
études de médecine en 1901 pour se consacrer à l’illustration de livres :
Les travaux et les jours d’Hésiode, Germinal de Zola.
Ses premières gravures au canif sur bois debout datent de 1893, parmi
lesquelles figurent « Les Sept péchés capitaux » et « La Danse ». Ses œuvres
sont alors fortement influencés par le symbolisme et par les gravures de
Gauguin et de Félix Valloton. Sa pratique de la gravure est marquée par un
retour au travail traditionnel sur bois. Il pratiqua également la taille
douce, la lithographie, le pastel, l’aquarelle et la peinture à l’huile. Il
aimait peindre de vastes paysages sereins et harmonieux, sans détails
superflus tels les paysages de Lorraine, d’Ile de France et de Bretagne.
Quatre ans
seulement après sa rencontre avec Gauguin au Pouldu,
Paul-Emile Colin termine cette
extraordinaire série de treize illustrations pour les Histoires
Extraordinaires d'Edgar Poe. Presque inconnue parce que très rare, et jamais
rééditée, cette suite manque à la plupart des collections publiques ou
privées consacrées soit à Edgar Poe, soit au mouvement artistique en France
à la fin du XIX° siècle. Or elle est, en 1894, révolutionnaire, à la fois
comme un des sommets de la création symboliste et comme une des premières
manifestations, particuliè-rement vigoureuse, du fantastique expressionniste
qui va bouleverser l'art du XX° siècle, au point que l'on a même pu comparer
certaines de ses planches au célèbre Cri de Munch : dans le mouvement
artistique et littéraire qui va, autour d'Edgar Poe, de Baudelaire à
Mallarmé et de Manet à Mariette Lydis (et bien d'autres ..),
l'interprétation du lorrain Paul Emile Colin
fait date par sa rareté et surtout son extraordinaire intensité - il suffit
de la comparer à celle de Méaulle, Laurens et consorts publiée dix ans
seulement plus tôt chez Quantin pour être stupéfait de la différence.
Son œuvre, qu’il s’agisse de la
peinture ou de la gravure, se caractérise par la technique des aplats
cernés.
Il fera de nombreux voyages en Italie, en
Sicile, en Andalousie (1932), aux Baléares et au Portugal en 1933. Il mourra
le 28 octobre 1949 à Bourg-la-Reine.