Pourquoi ces gravures
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  Après deux voyages en Grèce, en 1952 et en 1954, Chagall s'est beaucoup inspiré, dans la dernière partie de son oeuvre, des motifs mythologiques de l'Antiquité grecque. Dans l'hommage qu'il rend en 1974 et 1975 à l'épopée d'Homère, il illustre de manière précise les principales étapes du texte, avec un rare bonheur dans la fraîcheur et la vivacité des coloris, par des lithographies qui ont nécessité plus de 20 passages de couleurs. Il est alors imprégné du monde méditerranéen - il habite le Sud de la France depuis 25 ans - et se montre très sensible à l'universalité du message d'Homère.

  Tous les éléments, dans cette suite, témoignent d'une atmosphère fabuleuse où les humains ont cependant pleinement place ; la luminosité intense, les paysages où s'inscrivent la mer et les temples antiques, les personnages fantastiques, Minotaure, Gilgamesh, anges... sont les traces visibles de l'intervention des dieux dans l'épopée. Les personnages aux gestes expressifs évoquent avec justesse et tendresse la vivacité des populations méditerranéennes.

  L'influence de la Grèce antique se perçoit dès les années cinquante dans l'œuvre de Chagall, notamment pour l'illustration de Daphnis et Chloé, commande de l'éditeur Tériade parue en 1961. L'artiste a également réalisé en 1967 des lithographies pour l'ouvrage Sur la Terre des Dieux, avec un texte de Robert Marteau. La grande mosaïque qu'il a composée pour le hall de l'université de droit de Nice, Ulysse, s'inspire directement du héros homérique.