Né le
10 juillet 1928 à Paris, décédé le 4 octobre 1999 à Tourtour.
En décembre 1943, il entre à I'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de
Paris où il ne restera que deux ans. Ensuite, il travaille seul.
Lauréat du Prix de la Critique en 1948 ex-aequo avec Bernard Lorjou.
Il obtient en 1955 la première place au référendum organisé par la revue
Connaissance des Arts désignant les dix meilleurs peintres de
l'après-guerre.
Élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1974.
Il expose à Paris, chaque année, depuis 1947. A partir de 1952, ses
expositions auront les thèmes suivants :
1952
- La Passion du Christ
1953 - Paysages
1954 - Intérieurs
1955 - Horreur de la Guerre
1956 - Le Cirque
1957 - Paysages de Paris
1958 - Jeanne d'Arc
1959 - New York
1960 - Les Oiseaux
1961 - Portraits d'Annabel
1962 - La Chapelle de Château l'Arc
1963 - Venise
1964 - Le Muséum de Bernard Buffet
1965 - Les Ecorchés
1966 - Femmes déshabillées
1967 - La Corrida
1968 - Les Plages
1969 - Eglises de France
1970 - Châteaux de la Loire
1971 - Les Folles
1972 - Danièle et Virginie
1973 - Les Bateaux
1974 - Paysages
1975 - Paysages
1976 - Paysages de neige
1977 - L'Enfer de Dante
1978 - La Révolution Française |
1979
- Les Fleurs
1980 - Nus
1981 - Le Japon
1982 - Autoportraits
1983 - Paysages
1984 - Petits formats
1985 - L'automobile
1986 - Les Pays-Bas
1987 - Vues de Venise
1988 - Sumo et Kabuki
1988 - Natures mortes
1989 - Don Quichotte
1990 - Vingt Mille lieues sous les mers
1990 - La Bretagne
1991 - Vues de New York
1991 - Souvenirs d'Italie
1992 - Les clowns musiciens
1992 - Saint-Pétersbourg
1993 - L'Empire ou les plaisirs de la guerre
1993 - Promenade Provençale
1994 - L'Odyssée
1995 - Les sept péchés capitaux
1996 - Pékin
1997 - Régates
1998 - La maison
1999 - Mes singes
2000 - La mort |
Il a fait de nombreuses expositions particulières à l'étranger, notamment à
New York, Chicago, Palm Beach, Montréal, Vancouver, Tokyo, Osaka,
Johannesburg, Londres, Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Varsovie, Bâle, Zurich,
Genève, Rome, Venise, Milan, Madrid.
D'importantes rétrospectives de ses oeuvres ont été organisées :
1958 - à Paris, à la Galerie Charpentier
1958 - à Berlin, à l'Institut Français
1959 - à Knokke-le-Zoute, au Casino
1963 - à Tokyo, à Kyoto, au Musée d'Art Moderne
1969 - à Colmar, au Musée d'Unterlinden
1977 - à Wieger Deurne (Hollande) au Gemeentemuseum
1978 - à Paris, au Musée Postal
1985 - à Toulouse, au Réfectoire des Jacobins
1987 - à Tokyo, au Musée Odakyu
1991 - à Moscou, au Musée Pouchkine
1991 - à Saint-Pétersbourg, au Musée de l'Ermitage
1991 - à Séoul, au Musée Hyundai
1993 - à Ornans, au Musée Gustave Courbet
1994 - à Kassel, à la documenta-Halle
1995 - à Tokyo, au Musée Odakyu
1996 - à Kaoshiung, Taiwan, au Musée des Beaux-arts
Bernard
Buffet a fait don au Musée du Vatican des tableaux qu'il a peints en 1961
pour décorer la chapelle de sa propriété de Château l'Arc.
Pour ses admirateurs, Bernard Buffet, est le
génie à l'état pur. Reçu à 15 ans à l'école nationale des Beaux-Arts,
introduit auprès de collectionneurs par le peintre Aujame, à 20 ans le prix
de la critique. Bernard Buffet est un maître du misérabilisme qui a sa place
dans les plus grands musées,
le Japon lui en a même intégralement consacré un à
Surugadaira avec près de mille oeuvres.
Bernard Buffet peut servir
d'illustration du divorce entre les Français et l'art contemporain. Artiste
populaire par excellence, Bernard Buffet est aimé du public, détesté par les
élites qui lui reprochent d'être trop prolixe : 8000 toiles, aquarelles,
dessins, lithographies ou gravures. Il rejoint en celà Renoir et Picasso,
peintres eux aussi très féconds.
La
personnalité de Bernard Buffet va se révéler en 1947 avec ses premiers
personnages anguleux qui le classeront dans la mouvance expressionniste
misérabiliste de
Gruber et de François
Rouault. Premiers contacts avec
Emmanuel David en
1948, lequel fut véritablement à l'origine de sa carrière internationale
avec une première exposition à la Galerie Drouant-David en 1949.
Parce que la peinture était chère, il l'économisait et en mettait peu sur
ses toiles. Donc peu de matière et peu de couleurs,
seulement des gris, noirs, bistres et verts.
Ses oeuvres sont fortes, poignantes, le
dessin déterminé s'allonge
comme une supplique. Le style de Bernard Buffet est identifiable entre tous
par les réseaux de lignes droites et sèches dont il avait fait son système
pictural.
Visages gris, fronts
ridés, cheveux raides ou rares, mains crispées, ses personnages semblent
crucifiés. On aime cette personnalité nouvelle : le style Bernard Buffet
s'impose.
Triste sa
peinture ? Certainement pas !
Elle reflète simplement le drame existentiel et nous renvoi une image que
nous n'aimons pas : la nôtre.
Bernard
Buffet n'avait jamais réussi à arbitrer entre la vie et la mort, son oeuvre
en témoigne. Le choix est maintenant fait.
Bernard Buffet croyait en son art trop souvent décrié, il n'a jamais
changé de style malgré les pressions qu'il subissait de toutes parts,
jusqu'au bout, il est resté fidèle à ses convictions, en toute sincérité.
Bernard Buffet a également été qualifié de peintre figuratif opposé aux
abstraits d'une part, mais aussi, et surtout, aux peintres qui pratiquaient
le réalisme socialiste.
Bernard Buffet repose dans un des lieux
qui lui avait procuré le plus de plaisir au monde : ses cendres ont été
dispersées dans le parc du Musée Bernard Buffet à Surugadaira (Japon)