Biographie
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Bac Ferdinand, Stuttgart1859 - Compiègne1952, dessinateur caricaturiste, affichiste et écrivain français. Fils d’un enfant naturel de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, Ferdinand Bac  fut élevé en marge de la cour du Second Empire. Quelques années après l’effondrement du régime, il choisit de quitter l’Allemagne et sa mère pour vivre à Paris une existence studieuse, et néanmoins bohème. Introduit dans le monde par Arsène Houssaye et le prince Napoléon, il devint un artiste à la mode : «Je déraillai dans une profession de dessinateur de Fêtes galantes à laquelle je n’étais nullement destiné.» Quinquagénaire, Ferdinand Bac entama une plus sérieuse carrière, celle de mémorialiste de la Vieille Europe, et publia des ouvrages sur l’Allemagne romantique, ses Souvenirs d’exil en 1919, les trois tomes d’Intimités de la Troisième République, en 1935 et 1936… Il exerça également sa grande culture à concevoir, pour ses amis, des maisons et des jardins hors du commun, comme la villa Fiorentina au Cap Ferrat, Les Colombières à Menton ou La Surintendance à Compiègne.
La Première Guerre mondiale aggrava sa nostalgie d’un temps où l’ordre ancien régnait encore, malgré l’inquiétante « instabilité des crinolines » éprouvée dès l’enfance… Peu de temps après le Traité de Versailles, il commença son Livre-Journal, dont la première année est ici publiée: il y rassembla ses souvenirs anciens et une foule d’observations contemporaines sur son « cercle incomparable d’amis » : les milieux artistiques, littéraires, politiques et mondains de la capitale, de la Côte d’Azur, de l’Europe entière… « Mon jugement fait d’observation assez aiguë et de clairvoyance assez redoutable, entraîne mon élan de franchise à communiquer aux autres des remarques sans doute justes, mais désobligeantes pour des personnes, même pour ceux que j’aime bien et qui sont parmi les meilleurs. Je considère cela avec mon orgueil intellectuel, comme un de mes plus grands défauts, encore que je n’aie cessé, depuis quelque temps déjà, d’atténuer spontanément ces jugements par tous les témoignages favorables que je peux trouver pour louer le mérite, parallèlement à ces critiques. Mais ce besoin de dire toute la vérité désobligeante, à côté de toute la vérité obligeante, crée en moi tout de même, une perturbation que ma conscience me reproche. Je ne sortirai pas facilement de ce conflit en conservant la franchise de ma nature. Tout le secret est dans l’équilibre de ces courants contradictoires et aussi dans la forme, plus qu’on ne saurait croire. »